Profession : Blogueuse licorne… ?




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Photo : Julie Paha

Ah, cette charmante habitude – ou profond besoin ? – que nous avons, nous les humains, de vouloir tout catégoriser et tout étiqueter… incluant les gens.

N’étant pas une exception, ma nature humaine m’a amenée à me questionner sur mes étiquettes, en tant que blogueuse…

Blogueuse voyage ?

Écrivant très peu sur les destinations, je me spécialise plutôt dans l’équipement et les vêtements, mais aussi dans l’industrie du voyage elle-même.   Beaucoup de voyageurs – dont ceux qui bloguent – ne partagent pas mes préoccupations, qui sont propres aux personnes taille plus.

Blogueuse taille plus ?

Oui, techniquement. Mais en opposition à ma réponse précédente, plusieurs trucs partagés sur le blogue peuvent aussi servir aux voyageurs taille « standard ». (Y’en n’aura pas de facile !)

Militante de la diversité corporelle/body positive ?

Je supporte à 100% la diversité corporelle et je suis fière de partager mes conseils et suggestions pour que tous et toutes puissent voyager léger et en profiter pleinement.  La diversité corporelle est une cause que je soutiens de tout coeur… mais je ne crois pas vraiment être leur plus fervente défenderesse, par opposition à d’autres blogueur(euse)s…

Beaucoup des blogueur(euse)s que je suis – et je les adore tous – ont des publics assez spécifiques à qui ils ont quelque chose de spécial à offrir : conseils mode, leçons de vie, de courage, d’épanouissement… (Ne vous y méprenez pas : je sais qu’il existe bien plus de types de blogueurs que les quelques catégories qui suivent. J’ai utilisé ces catégories car ce sont celles qui reviennent le plus souvent chez les blogues que je suis en ce moment.) Je suis à peu près la seule blogueuse en ce moment qui soulève les problématiques et les besoins liés au voyage pour les personnes de taille.  C’est plutôt cool de savoir qu’on est « pionnière » dans quelque chose, mais en même temps, ça représente beaucoup de défis !

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[X] Grosses boucles d’oreilles
[X] Veste Adidas
Photo : Louis-Philippe Joly
Je ne suis pas une blogueuse mode-fashionista-stylée-fabuleuse.

Je ne connais RIEN à la mode.  Mon truc à moi? Les sacs à dos, les valises, les bottes de marche, les vêtements de sport/plein air et les politiques de bagages des compagnies aériennes. Ah oui, et les jeans peut-être. Je remarque une tendance, ici et là, quelques-unes par années, mais c’est très limité comme observations.  (En passant, la mode pastel… pas très conviviale pour les backpackers, haha !)  Mon plus grand engagement fashion se résume à porter des belles grosses boucles d’oreille à l’occasion, pour ajouter une touche féminine à mes cheveux très courts. C’est pas mal tout.

Mes vêtements préférés sont les jeans, les vestes Adidas et les bottillons Blundstone.  Ou alors les leggings avec une longue tunique ou un autre haut maxi et des souliers de sport.  Je porte la robe en période de canicule, mais seulement avec des leggings, des shorts cyclistes ou un short anti-irritation (ahhh, les cuisses qui frottent !).  Ayant des grands pieds plats, les jolies ballerines et autres souliers féminins n’existent pas dans ma taille. Encore moins les talons.  (J’ai porté des bottines Converse blanches le jour de mon mariage !)

Je ne suis pas une pin-up-tatouée-percée-rockabilly-vintage.

J’ai bien quelques tatouages, mais pas très visibles.  Et pas de piercing, au-delà des oreilles. J’ai bien essayé d’avoir un industriel à l’oreille il y a 5 ans, mais après 6 mois sans signe annonciateur de guérison, j’ai abandonné l’idée avant de m’embarquer pour mon premier voyage en solo en Angleterre, Écosse, Irlande et Irlande du Nord. Et je suis une analphabète du maquillage.  Je ne sais pas comment m’en servir et je trouve la sensation insupportable sur mon visage ! On oublie les jolis minois contourés et le teint de pêche ! Et je vis plutôt bien avec ça.

De toute façon, comme beaucoup de personnes souffrant d’hyperhidrose, ça n’a jamais été une option très appropriée pour moi et j’ai abandonné l’idée de porter du maquillage il y a très longtemps !

Je ne suis pas la fille aux proportions quasi-parfaites qui peut porter tout ce qu’elle veut, tant que ça existe en taille 14-16.

Oh que non. Dans ce cas-ci, je pense à la magnifiquement proportionnée et sans cellulite Ashley Graham dont je parle ic i! #Ont’aimequandmêmeAshley

Je n’ai pas le confort (l’assurance ?) d’afficher mon VBO (Visible Belly Outline – difficile à traduire, mais vous comprenez l’idée !)  et d’assumer sans exception toutes mes courbes.

Je ne me considère pas comme une personne particulièrement complexée, mais je ne suis pas encore « rendue » là. J’ai tenté ma chance 1-2 fois avec un joli bikini taille haute et assez modeste… et je n’ai jamais eu autant l’impression de me faire regarder de ma vie ! D’un autre côté, je suis plutôt fière de mes jambes, particulièrement dans un jeans skinny ajusté à merveille…

Je ne suis pas une super-yogi, une triathlète, une coureuse ou autre sportive de talent qui a brisé les règles et les tabous en excellant dans une discipline dans laquelle on ne s’attend pas à voir débarquer des tailles plus…

… j’adore leurs vêtements par contre !

Alors que j’avais 15-16 ans, j’ai été la 1ère nageuse synchronisée taille plus dans le club de Matane, les Aqua-R-Elles. J’ai dû accrocher mon maillot après 2 saisons à cause de problèmes d’épaules, mais après avoir eu la chance de faire quelques compétitions et spectacles avec l’équipe. Peu après mon premier spectacle de fin d’année, j’ai vu arriver des nouvelles recrues dodues dans le club. C’est là que, pour la 1ère fois, j’ai réalisé que j’avais brisé le mythe de la nageuse synchro filiforme.

J’étais tellement heureuse de voir ces jeunes filles rondes enfiler des maillots colorés, porter des toques en paillettes et avoir autant de plaisir que j’en ai eu à pratiquer ce sport. Mais c’est là que ma carrière de « bousculeuse de tabous sportifs » s’est arrêtée. (Encore un grand bravo à Josée & Geneviève, nos entraîneures de l’époque, qui n’ont jamais laissé la silhouette d’une nageuse déterminer si elle pouvait faire partie de l’ équipe ou non.)

profession blogueuse licorneSuis-je une « blogueuse licorne » dans la blogosphère actuelle ?

Quelle est ma place dans la communauté des blogues taille plus ?

Quelles sont les sources d’inspiration derrière mes billets ?

Comme d’autres blogueur(euse)s taille plus, je rêve du jour où le fat-shaming et le « taillisme » (sizeism) seront choses du passé.  J’en ai plein le dos de lire et d’entendre les mêmes commentaires – inexacts –  à propos des personnes en surpoids : on devrait maigrir, on embourbe le système de santé, j’en passe…

Je voyage un peu partout. (Et quand je ne suis pas en voyage, je prévois mon prochain périple !) 

Je travaille pour financer mon prochain billet d’avion, pour mettre de l’argent de côté pour ma prochaine aventure.  Je voyage pour être émerveillée, émue, pour avoir le souffle coupé devant ce qui est grandiose, ce qui est beau, ce qui est intense.  Pour rencontrer des gens aussi. Goûter des nouveaux plats. Changer le regard que j’ai sur le monde. Être mise au défi et me forcer à sortir de ma zone de confort. Voir comment j’arrive à me débrouiller dans un environnement où la langue et le mode de vie me sont complètement étrangers.  Le tout avec le moins de bagages possible. Et en tentant de ne pas trop dépenser, pour en tirer plus de mes économies !

Je m’entraîne en sachant pertinemment que je ne serai jamais mince…

Comme l’absence de maquillage, je vis plutôt bien avec ça.  Parce que mon entraînement n’a pas pour objectif la perte de poids.  Je veux simplement garder la forme, maintenir un bon cardio et des jambes solides pour explorer la planète, avec mon backpack.  Je ne me considère pas une athlète. Je veux pouvoir me balader et faire de la photo sans être arrêtée par le premier obstacle.  Je m’entraîne régulièrement et j’y mets vraiment tout ce que j’ai.  Du genre à souffler comme une baleine échouée.  Du genre à tordre mon bandeau qui dégouline de sueur (hyperhidrose, quand tu nous tiens !).

C’est un sujet que j’ai très peu abordé sur le blogue à ce jour. Pourquoi ? Personne ne veut se faire rabattre les oreilles avec le besoin de faire de l’exercice… Personne n’aime se faire gaver avec quoi que ce soit en fait.  (J’ai cédé à certains moments au gavage… mais ça n’a pas duré.)  Car il faut être inspiré pour se lancer dans un projet comme l’exercice à long terme – car c’est un projet que l’on choisit, en se basant sur un processus de décision personnel et avec lequel les dictats de la société ne devraient avoir aucune influence. Il faut être INSPIRÉ pour obtenir des résultats. Au risque de tout lâcher à la première embûche. (Ce qui est fréquent quand on n’est pas motivé(e) par les bonnes raisons.)

Je REFUSE qu’on m’impose des LIMITES.

À cause de la taille de mon corps.  (Et c’est toujours agréable de confondre les sceptiques…)  Ma silhouette ne devrait pas dicter ce que j’ai envie de faire, ce qui est « approprié » pour moi ; ce sont mes intérêts, mes rêves, mes ambitions et mes passions qui m’inspirent à voir, accomplir et vivre les choses !

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Photo : Julie Paha
J’ai le désir profond de briser les « normes » et de prouver que les personnes taille plus ne devraient pas être considérées comme étant limitées ou « inaptes ».

Les voyageurs taille plus ne sont pas les personnes lentes, supposément paresseuses, qui prennent trop de place dans l’avion et qui ralentissent les groupes que beaucoup croient. Je veux le prouver.

À chaque voyage, je suis confrontée aux idées préconçues et aux stéréotypes associés aux personnes dites  de taille « non-standard ».  À chaque fois, je réalise à quel point les backpackers taille plus manquent cruellement à l’appel, particulièrement chez les femmes.

Et je ne peux concevoir que je suis la dernière licorne !  À toutes les femmes qui croient que ce n’est pas « approprié » pour elles de voyager, de backpacker. : vous avez tort ! Et je veux vous le prouver hors de tout doute!

Vous êtes peut-être conscientes de la licorne qui dort en vous.  Peut-être qu’elle dort profondément et que vous ne l’avez pas encore découverte.

Ma mission est d’éveiller, de nourrir et de voir s’épanouir les licornes backpackers qui dorment en vous !

Ça vous dit qu’on entreprenne ce formidable périple ensemble ?




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